GENÈVE NOCTURNE…

« C’est beau une ville la nuit »

Cette phrase, titre d’un roman de l’acteur français Richard Bohringer, pourrait à elle seule résumer le propos de ce reportage. Mais elle en est également le point de départ.

Adolescent des villes lors de la sortie de ce roman, je m’essayais alors à la photographie dite urbaine, avec déjà un penchant nocturne. C’est donc tout naturellement que cette courte et forte phrase, ancrée en moi depuis lors, a ressurgi bien des années plus tard comme un déclencheur à mon projet : photographier Genève la nuit.

Là où le passant de jour, pressé  ne détourne même plus la tête, j’ai envie, moi, de ralentir mon pas et de lever les yeux. Avant tout pour me nourrir de cette contemplation nocturne, et peut-être pour ensuite la graver en photo.

 

En l’absence des rayons du soleil, l’expression : « écrire avec la lumière » (origine grecque du mot photographie) prend alors tout son sens.

Qu’elle soit urbaine, lacustre, festive, historique ou autre, Genève offre au promeneur solitaire curieux et nyctalope une infinité de facettes, plus inattendues ou originales les unes que les autres, pour peu qu’il accepte de se laisser surprendre par la nuit.

Tel site célèbre, fréquenté à en devenir presque invisible pour le regard émoussé des Genevois, va alors reprendre vie, retrouver du mystère ou se charger de poésie à la simple lumière des étoiles, de la lune ou de simples néons et réverbères.

Prendre le temps de capturer de nuit, sans artifices techniques, ces lieux si simples, m’a permis de découvrir la ville d’une autre manière, plus originale.

 

Cet éloge de la lenteur et de la contemplation nocturne facilite également les rencontres avec le peuple de la nuit. Papillons, oiseaux ou même fantômes sont parfois de sortie ! Capturer en images ces rencontres fortuites me semblait aussi nécessaire, comme pour témoigner de cette complicité invisible qui unit les gens une fois l’obscurité venue.

Mes nuits passées à photographier Genève furent : soit douces, noires ou blanches, parfois fauves, parfois d’ivresse ou même Américaine, pourquoi pas !

Elles ne m’ont pas porté conseil chaque fois, mais elles m’ont au moins permis d’immortaliser des lieux et des instants éphémères, porté par le hasard et guidé par une pensée d’Henri Cartier Bresson qui m’est chère : « La photographie est le couperet qui dans l’éternité saisit l’instant qui l’a éblouit ».

Je vous propose donc un voyage photographique au bout de la nuit, une promenade noctambule à la découverte de la magie et de la poésie de Genève Nocturne.

A retrouver ici en intégralité dans les galeries photos.